Olivier Long

Ses articles

Halluciner l’abstraction ? La peinture de Charline von Heyl

On peut se demander à quelle stratégie obéit la résurgence des codes de la peinture d’avant-guerre européenne dans certaines formes de l’abstraction américaine aujourd’hui. Si l’on s’en tient aux discours qui accompagnent les peintures de Charline von Heyl, artiste allemande émigrée aux États-Unis dans les années 90, ceux-ci, fondés sur l’idée d’abstraction, dévoilent une forte capacité à théoriser son travail de peintre. Ses interventions croisent depuis une dizaine d’années des références aux « pairs » qui ont marqué sa formation initiale (Martin Kippenberger, Joerg Immendorff, Albert Oehlen, Sigmar Polke …) et des références à ses lectures de peintre (Stéphane Mallarmé, Karl Marx, Sigmund Freud, Walter Benjamin, Salomon Friedländer, Maurice Blanchot…). Ces entrecroisements entre pratique de peinture et lectures d‘artiste donnent à voir une réflexion sur des processus mentaux qui informent un processus pictural.

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Au temps des visions, peinture visionnaire et temps

Dans le sillage de la rhétorique antique, on s’est beaucoup interrogé dans les arts visuels sur ce qui définit le punctum comme affect dans l’image. Le punctum est défini par Barthes comme une modalité affective de l’attention visuelle. Pourtant s’il définit une qualité affective du regard le punctum désigne d’abord le rapport qui se noue entre vision et temporalité. C’est dans des cultures qui ont fait de la vision le cœur d’une pratique exploratoire du temps qu’il faut aller chercher ce qui peut « ralentir le temps en peinture » pour comprendre l’espérance qui relie vision et temps. L’enfermement dans le présent d’une époque qui a perdu toute espérance d’un futur meilleur, n’est-ce pas ce qui caractérise aussi l’urgence visionnaire dans la peinture actuelle ?

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Peintres offshore

Qu’est-ce que le métamodernisme en peinture ?

Issue d’une revendication de libération politique dans les arts de la première moitié du vingtième siècle, l’autonomisation de la peinture vis–à-vis de son support et de son cadre a débouché sur une destitution de l’acte de peindre et la production de l’artiste comme superproduction de soi dans les années 1990. On a dès lors annoncé la fin de la peinture, dans un contexte de consensus autour de la fin de l’histoire. Après le postmodernisme, Il semble que ce début du vingt-et-unième siècle ait remis l’histoire en marche, et que la question de l’avenir se pose à nouveau en peinture. La peinture de l’ère métamoderne (qui est la nôtre) est une peinture visionnaire, mystique, métamorphique et méta-mélancolique. C’est de ce point de vue que nos interrogerons l’histoire du support en peinture de l’exposition 0.10 de Petrograd (1915) à aujourd’hui.

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À propos

Olivier Long est peintre. Activiste et artiste théoricien, il est aussi Maître de Conférence à l’Université Paris 1-Sorbonne. Il a publié "L’œuvre comme exercice spirituel" aux éditions Hermann (2013). Après avoir été représenté par la Galerie Froment et Putman, il est actuellement représenté par la galerie ArtFontainebleau. Toutes autres informations disponibles en ligne sur le site olivierlong.com.